d’Espagne de passer plus loin avec leurs marchandises, et même jusqu’au Pérou. Le commandant des galions en apporte toujours une permission formelle dont l’usage est abandonné à sa prudence. Dans ce cas, les galions retournent à Carthagène ; mais autrement il est défendu à tout Espagnol de vendre ses marchandises hors de Porto-Bello, ou de les envoyer plus loin pour les faire vendre : d’autre part, il n’est pas permis non plus aux marchands du Pérou, de faire des remises d’argent en Espagne, pour des achats de marchandises.
» En temps mort, c’est-à-dire après la foire, le commerce de Porto-Bello tombe presqu’autant que celui de Carthagène ; il se réduit alors au débit des vivres qu’on y apporte de Carthagène même, au cacao qu’on embarque sur le Chagre, et au quinquina. Le cacao est transporté dans des bélandres à Véra-Cruz. Le quinquina demeure dans les magasins de Porto-Bello, ou s’embarque sur les vaisseaux qui ont la permission de passer d’Espagne aux ports de Honduras et de Nicaragua. Il vient aussi à Porto-Bello quelques petits bâtimens de l’île de Cuba, de la Trinité et de Saint-Domingue, chargés de tabac, pour lequel ils prennent du cacao et de l’eau-de-vie de cannes. Pendant la durée du traité de l’assiente des nègres, avec les Français ou les Anglais, ce port était le principal comptoir de ce commerce. Comme c’est par cette voie que non-seulement Panama, mais tout le Pérou se fournit de nègres, il est