joue avec un aigle de bois à deux têtes, avec dix trous de chaque côté, où les points se marquent par dixaine, et avec un osselet taillé en dé, c’est-à-dire à six faces, dont l’une, distinguée par une certaine marque, se nomme guagro. On jette l’osselet en l’air ; et quand il retombe, l’on compte les points marqués sur la face d’en-haut : si c’est celle du guagro, on gagne dix points, et l’on en perd autant, si c’est celle de la marque blanche opposée. Quoique ce jeu soit particulier à leur nation ; ils ne le jouent guère que lorsqu’ils commencent à boire.
Les Péruviens ne font pas de grands frais pour voyager : un petit sac rempli de farine d’orge grillée ou macha, et une cuillère, composent leurs provisions pour un voyage de cent lieues. À l’heure du repas, ils s’arrêtent près d’une cabane, où ils sont toujours sûrs de trouver de la chicha, ou près d’un ruisseau dans les lieux déserts. Ils prennent avec la cuillère un peu de farine qu’ils tiennent quelque temps dans la bouche avant de l’avaler. Deux ou trois cuillerées apaisent leur faim. Ils boivent à grands traits de la chica ou de l’eau, et se trouvent assez fortifiés pour continuer leur route.
Leurs habitations, dans les campagnes, sont aussi petites qu’il est possible de se l’imaginer : c’est une chaumière au milieu de laquelle on allume du feu. Ils n’ont point d’autre logement pour eux, leur famille et leurs animaux domestiques, qui sont les chiens, qu’ils aiment