Quelques-uns étudient la jurisprudence, mais sans aucun dessein d’en faire profession. Depuis plusieurs années ils ont fait de grands progrès dans les sciences naturelles, l’économie politique, l’histoire et les beaux-arts.
Les femmes de distinction joignent aux agrémens de la figure un fonds de douceur qui est le caractère général de leur sexe dans toute l’Amérique. On remarque à Quito que le nombre des hommes n’approche pas de celui des femmes ; ce qui paraît d’autant plus extraordinaire que les hommes n’ont pas l’usage de voyager comme dans les pays de l’Europe. On voit des maisons chargées de filles sans un seul garçon. Le tempérament même des hommes, surtout de ceux qui ont reçu une éducation molle, s’affaiblit dès l’âge de trente ans, au lieu qu’après cet âge les femmes deviennent plus fortes. La cause de cette différence n’est peut-être que dans le climat ou dans les alimens du pays ; mais don Ulloa ne fait pas difficulté de l’attribuer principalement à la débauche, qui est de tous les âges, après avoir commencé dès l’enfance. Il ajoute, sur le même principe, que l’estomac, perdant sa vigueur, n’a plus la force de fournir à la digestion ; et pour preuve, il assure qu’il est assez ordinaire aux habitans de Quito de rendre, quelque temps après le repas, tout ce qu’ils ont mangé, et que, s’ils y manquent un jour, ils s’en trouvent incommodés ; mais, avec cet assujettissement et ces infirmités, ils ne laissent pas d’arriver à l’âge ordinaire,