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L’air est aussi chaud que malsain à Vera-Cruz, par toutes sortes de vents, excepté celui du nord, qui souffle ordinairement une fois tous les huit jours, et qui dure l’espace de vingt ou vingt-quatre heures. Il est alors si violent, qu’on ne peut pas sortir d’un vaisseau pour aller à terre, et le froid qu’il porte avec lui est perçant. Le temps où l’air est le plus malsain, est depuis le mois d’avril jusqu’au mois de novembre, parce qu’alors les pluies sont continuelles. Depuis novembre jusqu’au mois d’avril, le vent et le soleil, qui se tempèrent mutuellement, rendent le pays fort agréable. Ce climat chaud et malsain règne dans l’espace de quinze à vingt milles, en allant vers Mexico ; après quoi l’on se trouve dans un air plus tempéré. Les fruits, quoique excellens, y causent des flux dangereux, parce que tout le monde en mange avec excès, et qu’ensuite on boit trop avidement de l’eau. La plupart des vaisseaux étrangers perdent ainsi dans le port de Vera-Cruz une partie de leurs équipages ; mais les habitans mêmes ne tirent là-dessus aucun avantage de l’expérience. On découvre de la ville deux montagnes couvertes de neiges, dont le sommet est caché dans les nues, et qu’on voit distinctement dans un temps clair, quoiqu’elles soient à plus de quarante milles sur la route de Mexico. C’est là que commence proprement la différence du climat.

Vera-Cruz est le principal port de la Nou-