cents hommes étaient employés au service de ces animaux. Dans une autre maison, l’empereur avait son équipage de chasse, composé particulièrement d’un grand nombre d’oiseaux de proie ; les uns dans des cages nattées et commodes, d’autres sur des perches, et dressés à tous les exercices de la fauconnerie. Une seconde cour de la même maison était remplie de bêtes féroces, dont plusieurs étaient inconnues en Europe, rangées en fort bel ordre dans de grandes cages de bois. Quelques relations vantent dans ce nombre un animal très-rare, qu’elles nomment le taureau du Mexique ; c’est le bison, espèce de taureau à bosse et à crinière, animal vigoureux et féroce. Les mêmes écrivains racontent qu’une troisième cour renfermait dans des vases, dans des caves et dans divers creux, un horrible assemblage de vipères, de scorpions et d’autres animaux venimeux, jusqu’à des serpens à sonnettes et des crocodiles, qu’on nourrissait du sang des hommes qu’on avait sacrifiés. Il semble que partout le pouvoir suprême se soit plu à tyranniser en tous sens la nature animée et la nature brute, à en rassembler les richesses et les monstres ; à enchaîner l’animal qui rugit, et à nourrir la bête qui dévore ; à resserrer dans un palais les forêts, les montagnes et les mers ; comme si c’était le propre de l’homme de n’exercer sa force que pour opprimer, et de ne jouir de rien qu’en dénaturant tout.
Dans les chambres hautes de la maison, l’em-