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modité des habitans était de n’en pouvoir faire aucun usage pour les besoins communs de la vie. Celle qu’ils buvaient leur venait de Chapultépèque, petite montagne à trois milles de la ville, par des aquéducs de terre cuite. Aujourd’hui même les Espagnols la tirent encore du même lieu, par deux tuyaux soutenus sur des arches de pierre et de brique, qui forment un très-beau pont. Mexico n’avait proprement que trois entrées, dont on a dû se rendre les noms familiers dans le récit des trois attaques de Cortez ; celle de Tacuba, qui regardait l’occident, par une chaussée d’une demi-lieue de longueur ; celle d’Istacpalapa, dont la chaussée, longue d’une lieue, venait du sud-est, et de la digue de pierre qui séparait la partie d’eau douce de celle d’eau salée ; celle de Cuyoacan, par laquelle Cortez fit son entrée, et qui venait du sud-ouest par une chaussée de deux lieues. Les Espagnols en ont construit deux autres ; et Gemelli nous apprend, sans les distinguer, que les cinq chaussées qui servent aujourd’hui d’entrée à Mexico portent les noms de la Piedad, Saint-Antoine, Guadeloupe, Saint-Côme et Chapultépèque. Il ajoute que celle par où Cortez prit la ville, et que les Espagnols avaient nommée del Pegnon, ne subsiste plus.

Le principal des palais impériaux, qui se nommait tépac, était d’une grandeur et d’une magnificence dont la description cause de l’étonnement. On y comptait vingt belles portes,