sont plus au nord-ouest. Ils ajoutent que ce qui la rend salée n’est que son agitation ou son flux et son reflux, qu’on ne doit pas traiter de marée régulière, mais qui, étant causé par le souffle des vents, rend quelquefois cette partie du lac aussi orageuse que la mer même. Quelque jugement qu’on en puisse porter, on ne connaît point de lac au monde qui ressemble à celui-là, c’est-à-dire qui soit d’une eau douce et d’une eau salée, dont une partie produise du poisson, tandis que l’autre n’en produit aucune espèce. La capitale et quantité d’autres villes placées sur ses bords étaient sujettes à des inondations qui en rendaient le séjour fort dangereux. Les digues que plusieurs des anciens rois avaient fait construire avec une dépense et des travaux incroyables, ne suffisaient pas toujours pour arrêter la violence des eaux qui tombaient des montagnes. Cortez éprouva lui-même qu’il y avait peu de sûreté contre un péril si pressant, et ce fut lui qui entreprit le premier d’y apporter d’autres remèdes. Il construisit une nouvelle chaussée. Après lui, on multiplia les digues ; et comme elles ne suffisaient pas pour arrêter les inondations qui mettaient de temps en temps en danger la ville de Mexico couverte d’eau à la hauteur de quatre pieds et demi, on imagina enfin de creuser un canal pour y détourner toutes les eaux qui se jettent dans le lac et causent le débordement. Ce canal, qui a coûté à l’Espagne des sommes immenses, et
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