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mais Cortez sévit à la tête de deux cent mille hommes.

Les Mexicains n’étaient pas demeurés dans l’inaction pendant que leurs ennemis avaient suspendu les hostilités. Ils avaient fait de fréquentes sorties la nuit et le jour, sans causer à la vérité beaucoup de mal aux Espagnols, pour qui la seule présence des brigantins était un rempart assuré contre les canots. On sut des prisonniers que, la rareté des vivres augmentant dans la ville, les murmures du peuple et des soldats commençaient également à s’y faire entendre ; que la malignité de l’eau du lac, à laquelle on était réduit, y faisait périr beaucoup de monde, et que, le peu de vivres qu’on y recevait par quelques canots qui échappaient aux brigantins étant partagé entre les grands, c’était un nouveau sujet d’impatience pour le peuple, dont les cris allaient souvent jusqu’à faire trembler l’empereur lui-même. Cortez assembla tous ses officiers pour délibérer sur cet avis. Toutes les opinions se réunirent non-seulement à continuer les attaques, mais à recommencer celle des trois chaussées, avec l’espérance de prendre poste dans la ville, et la résolution de s’y maintenir. Les corps des trois postes reçurent ordre de s’avancer à toutes sortes de risques jusqu’à la grande place, qui se nommait Ttateluco, pour s’y joindre et pousser leurs attaques.

Après avoir fait une abondante provision de vivres, d’eau et de tout ce qui parut néces-