jusqu’à la ceinture, et traverser ensuite un défilé fort étroit. Ces difficultés ne purent le refroidir. Il s’approcha de la lagune : d’autres Américains, qui étaient dans un canot, auxquels il fit demander s’ils n’avaient pas vu un homme de leur nation qui portait une lettre à leur chef, répondirent que non, mais que le cacique était informé de l’arrivée d’un officier qui avait une lettre à lui présenter de la part de l’empereur. Alors Barrionuevo crut pouvoir avancer avec moins de précaution. Il pria les Américains de recevoir dans leur canot une femme de leur nation qu’il avait amenée, et de la conduire à leur chef, qu’elle avait servi, pour l’informer de la visite des Espagnols. Ils répondirent que le cacique était instruit de tout, et qu’ils n’osaient rien faire sans ordre. Cependant, sur de nouvelles instances, ils consentirent à prendre l’Américaine, mais ils ne voulurent jamais approcher de la rive ; et cette femme fut obligée, pour s’embarquer avec eux, de se mettre à l’eau jusqu’à la ceinture.
Le jour suivant, deux canots parurent, dans l’un desquels était l’Américaine, avec un parent du cacique, nommé Martin de Alfaro, suivi d’une troupe fort leste de soldats armés de lances et d’épées. Ce canot s’étant approché des Espagnols, Barrionuevo s’avança seul. Alfaro descendit seul aussi, et donna ordre à ses gens de s’éloigner. Après avoir salué civilement le général, il lui fit, de la part du cacique,