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verner, s’était renversée lorsqu’ils en étaient sortis, Fernand demeura au rivage pour faire débarquer les troupes à mesure qu’elles arrivaient de l’île et des vaisseaux. Le gouverneur, ou le général, titre qu’on donne indifféremment à Pizarre, pour le distinguer de ses frères, s’avança pendant ce temps plus de deux lieues dans les terres sans rencontrer un seul homme : témérité qui ne peut recevoir d’excuse dans un chef. Il découvrit que les Américains s’étaient retirés sur des hauteurs voisines. À son retour vers la mer, il rencontra les capitaines Mena et Jean de Salcédo qui le cherchaient, à la tête de quelque cavalerie qui venait de débarquer ; et le reste des troupes n’ayant pas tardé à prendre terre, il résolut de former un camp régulier, pour se donner le temps d’observer le pays et ses habitans.

Il y passa plus de trois semaines à faire solliciter le cacique d’écouter ses propositions et de le reconnaître pour ce même étranger qui s’était déjà présenté sur la côte. Il lui faisait offrir son amitié avec les mêmes civilités ; mais, soit que ces offres, qui étaient portées par des prisonniers, lui fussent mal expliquées, et que le récit de ce qui s’était passé dans l’île de Puna lui fit regarder les Espagnols comme des brigands auxquels il ne pouvait accorder de confiance, il ne fit aucune réponse ; et ses gens, dispersés en pelotons, continuaient de menacer tout ce qui sortait du camp. On en