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d’or enchâssés dans des trous qu’ils se faisaient exprès pour y mettre cet ornement.

Après la découverte du Catamez, les deux capitaines jugèrent encore qu’ils avaient besoin de plus de monde ; et Almagro fit une seconde course à Panama pour en ramener un nouveau renfort, tandis que Pizarre alla l’attendre dans une petite île qu’ils nommèrent Gallo. Mais il était arrivé beaucoup de changement dans la Castille d’or. Pedrarias avait cessé d’y commander, et Pedro de los Rios était revenu d’Espagne pour succéder au gouvernement. Almagro craignit de le trouver moins disposé à favoriser les découvertes. En effet, après lui avoir accordé d’abord quelques secours, qui ne suffisaient pas à la grandeur de l’entreprise, ni même pour soulager la misère où Pizarre se trouvait dans l’île del Gallo, il refusa ouvertement de consentir à de nouvelles levées. Quelques-uns des gens de Pizarre, rebutés de ce qu’ils avaient souffert, et tremblant pour l’avenir, avaient écrit à leurs amis de Panama, qui supplièrent le gouverneur de ne pas permettre qu’un plus grand nombre d’Espagnols allât périr dans une si dangereuse expédition, et lui demandèrent ses ordres pour faire revenir ceux qui s’y étaient malheureusement engagés. Los Rios envoya un lieutenant nommé Tafur, natif de Cordoue, chargé de ramener ceux qui n’étaient pas contens de leur sort. Tafur, malgré l’intention qu’il avait de les emmener tous, fut touché d’admi-