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à Cuyoacan, qu’il trouva aussi sans défense.

Cortez ayant laissé à Sandoval le temps de s’avancer vers Iztacpalapa, se chargea de la principale attaque, qui était réservée aux brigantins. Il monta le plus léger, pour être en état de veiller sur tous les hommes et d’y porter du secours, accompagné de don Fernand, cacique de Tezcuco, et de Suchitl, frère de ce prince, jeune homme plein d’esprit et de feu, qui reçut le baptême après la conquête, sous le nom de don Charles. Les treize brigantins furent rangés sur une seule ligne, parés de tout ce qui pouvait servir à leur donner de l’éclat. Le dessein du général était de s’avancer d’abord vers Mexico, pour s’y faire voir triomphant et maître absolu du lac. Ensuite il se proposait de rabattre sur Iztacpalapa, où l’entreprise de Sandoval lui causait d’autant plus d’inquiétude, que ce brave capitaine était sans barques, et pouvait trouver beaucoup d’obstacles dans la partie basse de la ville, qui servait continuellement de retraite aux canots des Mexicains. En prenant cette route avec toute sa flotte, il découvrit, à peu de distance de Mexico, une petite île qui n’était qu’un rocher, mais dont le sommet était occupé par un château assez spacieux, d’où les Mexicains qui le gardaient chargèrent les Espagnols d’injures et de menaces, comme d’un poste qu’ils croyaient à couvert de toute insulte. Il jugea que cette insolence ne devait pas demeurer sans punition, surtout à la vue de la