Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 14.djvu/249

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des oiseaux sur les branches des arbres, où ils font un étrange bruit dans les temps pluvieux.

On voit dans plusieurs provinces une sorte d’araignées dont le corps est de la grosseur du poing, et dont les jambes sont aussi déliées que celles des araignées de l’Europe ; elles ont deux longues cornes d’un pouce et demi, d’une grosseur proportionnée, noires, polies et fort pointues. On garde toujours ces dents lorsqu’on tue les araignées ; quelques-uns les portent dans leur sac à tabac, pour nettoyer leurs pipes ; d’autres s’en nettoient les dents, dont on prétend qu’elles guérissent la douleur. Le dos de ces insectes est couvert d’un duvet jaunâtre et fort doux. On n’a point constaté s’ils étaient venimeux ou non.

Quoique les parties de la Nouvelle-Espagne qui regardent la mer des Antilles soient souvent exposées aux inondations, elles sont remplies de diverses sortes de fourmis. La piqûre des grosses fourmis noires est presque aussi dangereuse que celle des scorpions ; et les petites fourmis noires ne sont guère moins nuisibles : leurs serres percent comme le fer : elles sont en si grand nombre sur les arbres, qu’on s’en trouve quelquefois couvert avant qu’on les ait aperçues ; mais elles piquent rarement sans être offensées. Dans les provinces méridionales, c’est sur les grands arbres qu’elles font leurs nids, entre le tronc et les branches. Elles y passent l’hiver, c’est-à-dire la saison pluvieuse,