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trême, et n’attaque sa proie que par surprise, et surtout la nuit. Sa force est prodigieuse ; il peut emporter un cheval, et, chargé de cette proie, traverser à la nage une rivière large et profonde. Il habite les lieux couverts et les grandes forêts, et se cache dans les cavernes. Il n’est pas effrayé par le feu, car plus d’une fois on l’a vu attaquer des Indiens assis autour de grands brasiers. Lorsqu’une troupe d’animaux ou plusieurs hommes passent à sa portée, c’est toujours sur le dernier qu’il s’élance. On a prétendu ridiculement qu’il porte une haine particulière aux naturels du pays, et qu’au milieu de plusieurs Espagnols, il choisit toujours un Américain pour le dévorer. Il habite les mêmes pays que le cougouar. On a vainement essayé de l’apprivoiser.

Les ours ont la figure et la férocité des nôtres ; leur poil est d’un beau noir. On en rencontre peu ; ils se terrissent, et ne cherchent leur proie que pendant la nuit.

Les Mexicains nomment sainos le pecari-tajassu, qui se rapproche beaucoup du cochon, mais qui est moins gros, et en diffère encore plus par une propriété fort étrange, qui est d’avoir sur le dos une ouverture glanduleuse, qui laisse continuellement couler une humeur fétide ; mais ce n’est pas le nombril de cet animal comme les anciens voyageurs l’ont cru. Les tajassus vont en troupes dans les bois. Leurs dents sont tranchantes, et les