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Le guachichil, dont le nom signifie suce-fleur, est un petit oiseau qu’on voit sans cesse en mouvement autour des fleurs, et qui vit de leur suc. On prétend que, pour dormir, il se tient par le bec entre les petites branches de quelque arbre. Les Américains emploient ses plumes à leurs plus beaux ouvrages ; cet oiseau est un colibri, de même que le bourdonnant de Dampier, qui a le plumage fort joli, le bec noir et fort délié, les jambes et les pieds d’une extrême délicatesse ; sa grosseur est celle d’un hanneton : dans son vol, il ne bat point des ailes ; mais, les tenant toujours étendues, il se meut avec beaucoup de vitesse sans cesser jamais de faire entendre une sorte de bourdonnement. On ne le voit qu’au milieu des fleurs et des fruits, voltigeant alentour, et paraissant les examiner sous toutes leurs faces ; quelquefois il y pose un pied ou tous les deux, se retire tout d’un coup, et y revient avec la même légèreté ; chaque fleur l’arrête ainsi pendant cinq ou six minutes. On en distingue deux ou trois espèces, dont les unes sont plus grosses que les autres et n’ont pas le même plumage ; mais elles sont toutes fort petites : la plus grosse est noirâtre.

On nomme suttiles une espèce de corneilles qui sont de la grosseur d’un pigeon ; leur plumage est noirâtre, mais le bout des ailes et le bec tirent sur le jaune : elles ont une manière extraordinaire de bâtir leurs nids ; ils sont suspendus aux branches des plus grands ar-