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s’épaissit, ils en font des tablettes, s’ils n’aiment mieux la mettre dans des boîtes, où elle durcit en refroidissant.

La manière de boire le chocolat n’est pas la même parmi tous les Américains de la Nouvelle-Espagne. La plus commune est de faire chauffer l’eau et d’en remplir la moitié d’une grande tasse ; d’y faire dissoudre une tablette ou plus, jusqu’à ce que l’eau soit bien épaissie ; de remuer et de battre le tout, pour faire naître l’écume, et d’y remettre alors de l’eau pour achever de remplir la tasse. Gage, de qui l’on emprunte ce détail, assure qu’ayant employé pendant douze ans cette préparation, il a joui d’une parfaite santé dans la Nouvelle-Espagne. Son usage était de prendre un verre de chocolat le matin, un autre deux heures avant le dîner, un autre encore deux heures après, et un quatrième vers le soir. S’il avait dessein de donner toute la soirée à l’étude, il en prenait encore un verre sur les sept ou huit heures ; après quoi il bravait le sommeil et toute sorte d’appesantissement jusqu’à minuit. Au contraire, lorsqu’il manquait à prendre cette liqueur bienfaisante aux mêmes heures, il sentait des faiblesses d’estomac, des maux et des défaillances de cœur.

Des voyageurs ont parlé du maguey des Mexicains, et l’ont cru différent du metl ; mais ce sont deux noms donnas à l’agavé ; le second est appliqué par les Mexicains à toutes les espèces de ce genre, que les Européens