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d’une écorce raboteuse, qui est relevée, comme celle des melons, par une dizaine de côtes peu saillantes. Ces fruits, nommés cabosses dans les îles, deviennent d’un rouge foncé, et se couvrent de points jaunes lorsqu’ils sont mûrs. L’intérieur du fruit est divisé en cinq loges remplies d’une pulpe gélatineuse et acide, qui enveloppe des semences ou amandes un peu plus grosses qu’une olive, charnues, un peu violettes, lisses, et au nombre de vingt-cinq à quarante dans chaque fruit. La peau qui les couvre est très-amère ; mais la pulpe qui les entoure, mise dans la bouche, la rafraîchit et étanche la soif. Le fruit, parvenu à sa maturité, est tantôt d’un rouge foncé parsemé de points jaunes, tantôt simplement jaune.

Le fruit est environ quatre mois à se former et à mûrir. On reconnaît qu’il est à son point de maturité lorsque l’on observe que le petit bouton qui le termine par en bas est le seul endroit qui reste vert. Pour cueillir ces fruits, on les abat avec une fourche de bois, ou bien on les arrache avec la main ; au bout de trois à quatre jours, et sur le lieu même, on casse les cosses ou fruits, on dégage les amandes du mucilage qui les enveloppe, puis on les transporte à la maison. On les y met dans des paniers ou des vaisseaux de bois faits exprès, qu’on a soin de bien couvrir, et on les y laisse suer pendant quatre ou cinq jours, avec la précaution de les retourner soir et matin. Durant ce temps elles deviennent d’un rouge obscur ;