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étendue de pays qui reconnaît la domination espagnole, cette couronne n’a de véritables sujets que ceux qu’elle y fait passer pour retenir les autres sous le joug, et qu’une autorité si faible diminuant tous les jours, il ne serait pas surprenant qu’elle éprouvât une révolution.


CHAPITRE V.

Climat, vents, arbres, plantes, fruits et fleurs.

On n’entreprendra point de représenter toutes les variétés du climat dans une contrée qui occupe plus de cinq cents lieues du nord au sud ; mais, en prenant la partie centrale pour règle moyenne, la province de Mexico, qui est située entre 19 et 20 degrés de latitude septentrionale, jouit d’un air si tempéré, que, suivant l’expression d’un voyageur, on y a presque toujours froid et chaud dans le même temps ; froid à l’ombre, et chaud lorsqu’on s’expose au soleil. Ainsi, ni l’un ni l’autre n’est excessif dans aucune saison. Cependant, depuis le mois de mars jusqu’en juillet, la mollesse des habitans les rend plus sensibles au froid le matin, et leur fait trouver la chaleur trop vive pendant le jour. Après le mois de juillet, des pluies abondantes rafraîchissent l’air, comme dans les parties des Indes orientales dont la