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oublier que les mayèques étaient nécessaires à la culture des terres.

L’exemption du tribut n’était accordée qu’aux enfans eu puissance de leurs pères, aux orphelins, aux vieillards décrépits, aux veuves et aux blessés. Il se levait avec beaucoup d’ordre dans les villages comme dans les villes. Le plus ordinaire était en maïs, en haricots et en coton. Les marchands et les ouvriers le payaient de la matière de leur commerce ou de leur travail. Il n’était pas assis par tête, chaque communauté était imposée en masse et cette taxe se divisait entre ses membres ; tous les particuliers regardaient comme leur premier devoir de payer leur quotepart. Le tribut en grains se levait au temps de la récolte ; celui des marchands et des ouvriers s’acquittait de vingt en vingt jours, c’est-à-dire de mois en mois ; ainsi les impôts s’acquittaient pendant toute l’année. La même règle s’observait pour les fruits, le poisson, les oiseaux, les plumes, la vaisselle de terre ; et les maisons des seigneurs se trouvaient fournies sans embarras et sans interruption. Dans les années stériles et dans les temps de maladies contagieuses, non-seulement on ne levait rien, mais, si les vassaux d’un cacique avaient besoin de secours, il fournissait de ses magasins des subsistances aux plus pauvres, et des grains aux autres pour semer. Le service personnel des mayèques consistait à bâtir pour leur seigneur, et surtout à leur porter chaque