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qui correspondait à l’époque de l’événement. Mais, ces caractères ne suffisant point pour exprimer tous les mots, ils ne rendaient que la substance des idées. Cependant, comme les Mexicains aimaient à composer des récits et à conserver la mémoire des faits, leurs orateurs et leurs poëtes avaient composé des discours, des poëmes et des dialogues que les enfans apprenaient par cœur. C’était une partie de l’éducation qu’ils recevaient dans les colléges, et toutes les traditions se conservaient par cette voie. Lorsque les Espagnols eurent conquis le Mexique, et s’y furent établis, ils apprirent aux habitans l’usage des lettres de l’Europe. Alors une partie de ce qu’ils avaient dans la mémoire fut écrite avec toute l’exactitude qu’on voit dans nos livres. Mais ils n’ont pas laissé de conserver l’habitude de leurs anciens caractères, surtout dans les provinces éloignées de la capitale.

Il était défendu au commun des Mexicains d’élever leurs maisons au-dessus du rez-de-chaussée, et d’y avoir des fenêtres et des portes. La plupart n’étant bâties qu’en terre, et couvertes de planches qui formaient une espèce de plate-forme, à laquelle tous les historiens donnent le nom de terrasse, on conçoit que la commodité n’y était pas plus connue que l’élégance ; dans les plus pauvres néanmoins, l’intérieur était revêtu de nattes de feuilles. Quoique la cire et l’huile fussent abondantes au Mexique, on n’y employait, pour