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n’avaient pas la liberté de se remarier. Les enfans étaient soigneusement recommandés à la protection des dieux. On faisait des offrandes, des vœux et des sacrifices pour leur bonheur et leur santé. On leur mettait au cou des billets et d’autres amulettes, qui contenaient des figures d’idoles et des caractères mystérieux.

Chaque temple avait une école où les jeunes garçons du quartier allaient recevoir les instructions des prêtres. On leur enseignait non-seulement la religion et les lois, mais aussi divers exercices, tels que danser, chanter, tirer des flèches, lancer le dard et la zagaie, se servir de l’épée et du bouclier, etc. On les habituait à coucher souvent sur la dure, manger peu et prendre beaucoup d’exercice. Les enfans nobles étaient élevés dans une école particulière, où leurs parens leur envoyaient leur nourriture. Ils avaient pour instituteurs d’anciens guerriers qui les formaient aux plus rudes travaux, et qui joignaient à leurs leçons des exemples de toutes les vertus. On les envoyait dès leur première jeunesse, aux armées pour y porter des vivres aux soldats ; cet emploi, qui leur donnait occasion de prendre quelque idée des exercices et des périls de la guerre, servait aussi à faire connaître leur vigueur, leur courage et leurs inclinations. Ils trouvaient souvent dans ces essais le moyen de se distinguer par des actions d’éclat ; et celui qui était parti chargé d’un vil fardeau revenait quelquefois avec le titre de capitaine. Après le cours