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point court et des culottes fort larges. Un tilma ou manteau de diverses couleurs leur couvre les épaules, et, passant sous le bras droit se lie par les extrémités sur l’épaule gauche. Ils se servent de bottines au lieu de souliers. Jamais ils ne coupent leurs cheveux, quand même la pauvreté les obligerait d’aller nus ou de se couvrir de haillons. Les femmes portent un guaipil, qui est une espèce de tunique fort large, et par-dessus un cobixa, camisole de coton très-fine. Lorsqu’elles sortent, elles y ajoutent une sorte de grand mantelet, qu’elles relèvent pour s’en couvrir la tête quand elles sont à l’église. Leurs jupes sont étroites, ornées de figures de cougouars, d’oiseaux ou de fleurs, et comme tapissées, en plusieurs endroits, de belles plumes de canards. Les femmes des métis, des nègres et des mulâtres, qui sont en très-grand nombre, ne pouvant prendre l’habit espagnol, et dédaignant celui des Indiennes, ont inventé le ridicule usage de porter une espèce de jupe en travers sur les épaules et sur la tête. Mais leurs maris et leurs enfans mâles se sont par degrés arrogé le droit de suivre les modes d’Espagne, et, sans posséder aucun emploi, il s’honorent entre eux du titre de capitaine. »

Un des premiers historiens attribue aux Mexicaines deux pernicieuses pratiques, dont la figure et la santé de leurs enfans ne pouvaient manquer de se ressentir. Pendant leur grossesse, elles se médicamentaient avec différentes herbes, qui produisaient d’aussi mauvais effets