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CHAPITRE IV.

Figure, habillement, caractère, usages, mœurs, arts et langues des Mexicains.

Quoique le temps qui s’est écoulé depuis la conquête n’ait pu apporter beaucoup de changement dans la personne des Mexicains, cependant la domination et le commerce de l’Espagne ayant presque entièrement changé leurs usages, il n’est pas surprenant qu’une si grande révolution dans leurs habitudes morales ait produit quelque influence sur le fond de leur caractère et sur leur figure même, qui dépendent assez souvent, dans les hommes, de leurs occupations et de leur genre de vie. Aussi les peintures des historiens et des voyageurs diffèrent-elles beaucoup suivant les temps. On lit, dans les premières relations, que les Mexicains étaient d’une taille médiocre, et plus gras que maigres ; que la couleur de leur teint tirait sur le jaune-fauve ; qu’ils avaient les yeux grands, le front large, les narines fort ouvertes, les cheveux rudes et plats ; qu’ils étaient sans barbe, ou qu’ils n’en avaient que fort peu, parce qu’ils se l’arrachaient, ou qu’ils soignaient la peau d’un onguent qui l’empêchait de pousser. Il s’en trouvait peu qui fussent aussi blancs que les Européens. Ils se peignaient le corps, et se couvraient la tête, les bras et les jambes,