tale, vint investir les deux côtés de la digue. Cortez reconnut son imprudence ; il se vit forcé de se retirer en combattant de front, et résistant des deux côtés à l’attaque des canots. Les Mexicains s’étaient pourvus de longues piques, dont quelques-unes avaient pour fer la pointe des épées que les Espagnols avaient perdues dans leur première retraite. Il eut ainsi la douleur de voir un grand nombre de ses gens blessés de leurs propres armes. Mais, faisant feu de toutes parts, et s’exposant l’épée à la main comme le moindre soldat, son courage et sa fortune le firent sortir heureusement d’un si grand danger. Cependant l’entreprise de Tacuba lui paraissant impossible à la vue des Mexicains, qui n’abandonnèrent point leur chaussée, il reprit sur-le-champ le chemin de Tezcuco, tandis qu’ils se bornèrent à le suivre de loin avec des cris et d’impuissantes menaces.
Un secours considérable qui lui était arrivé pendant son absence effaça le souvenir de ce revers. Julien d’Alderete, Antoine de Carvajal, Ruiz de la Mota, Diaz de Reguéra, et d’autres guerriers d’un nom connu, avaient mouillé au port de Vera-Cruz, dans un vaisseau venu d’Espagnola avec un secours de soldats et de munitions. Ils s’étaient rendus aussitôt à Tlascala, d’où le sénat les avait fait conduire sous une nombreuse escorte à Tezcuco ; mais on apprit en même temps que l’empereur du Mexique faisait avancer une grosse armée vers