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une robe blanche : on les occupait à fabriquer de la toile pour le temple ; elles étaient élevées d’ailleurs dans une si grande retenue, que leurs moindres fautes étaient punies avec la dernière rigueur, et la mort attendait celles qui manquaient à l’honneur. S’il se trouvait dans le temple quelque chose de rongé par un rat ou une souris, c’était un signe de la colère du ciel, qui annonçait quelque désordre arrivé parmi les jeunes religieuses. On recherchait les coupables ; et malheur, dans ces circonstances, à celles qui étaient soupçonnées du moindre dérèglement ! On ne recevait dans ce monastère que des filles de Mexico ; leur clôture durait un an ; ce temps expiré, elles sortaient pour se marier.

Les jeunes garçons devaient être âgés de dix-huit à vingt ans. Ils avaient les cheveux coupés en rond sur les côtés de la tête, où ils ne les laissaient croître que jusqu’à la moitié de l’oreille ; mais sur la nuque du cou, ils pouvaient les mettre en tresse. Leur nombre était de cinquante et leur clôture ne durait qu’un an, comme celle des filles ; mais, dans cet intervalle, ils devaient se conformer aux règles de la chasteté, de l’obéissance et de la pauvreté. Leur emploi était de servir les prêtres dans tout ce qui concernait le culte. Ils balayaient les lieux saints ; ils garnissaient de bois le brasier qui brûlait sans cesse devant la grande idole. La modestie leur était recommandée si soigneusement, que c’était un crime