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succès qu’il s’était promis. Mais, quoique cette barrière subsiste toujours entre Vera-Paz et l’Yucatan, les Espagnols de Vera-Paz ont, d’un autre côté, le passage libre pour se rendre au golfe de Honduras, d’où ils apportent assez facilement les marchandises qui leur viennent par les vaisseaux d’Espagne.

» La province de Guatimala est une des plus grandes et des plus riches de la Nouvelle-Espagne.

» Depuis Tecoantepèque, dans la province de Guaxaca, on rencontre une étendue de cent vingt lieues de côte, sans aucun port jusqu’au havre de la Trinité. Cependant toute cette côte est fort riche par la culture de l’indigo, qui passe dans le golfe de Honduras pour être transporté en Espagne, et par la multitude de ses bestiaux. Mais la principale partie de Guatimala est celle qui s’étend à l’est vers Golpho-Dolce, grand lac navigable qui a son embouchure dans le golfe de Honduras. C’est la plus fréquentée des marchands et des voyageurs, parce que Mexico est à trois cents lieues au nord de la capitale de cette province, et que ce lac n’en est éloigné que de soixante, sans aucun embarras sur la route, avec l’avantage d’ouvrir une voie continuelle pour le commerce avec l’Espagne. Dans le cours de juillet et d’août, il y aborde ordinairement deux ou trois navires qui déchargent leurs marchandises au bourg de Saint-Thomas de Castille, dans de grands magasins bâtis