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partie de la province, s’étend d’un côté jusqu’à la rivière de Tabasco, d’où les marchandises du pays se transportent à Vera-Cruz par la rivière de Grijalva. Il commerce aussi avec l’Yucatan, par le havre de Puerto-Réal ; mais Gage ajoute que les Espagnols y vivent dans la crainte continuelle de quelque invasion, à laquelle il leur serait difficile de s’opposer. Il est persuadé qu’ils n’ont dû leur tranquillité jusqu’à présent qu’à la chaleur du climat, à l’incommodité des mosquites, et peut-être au peu de profondeur de la rivière de Grijalva, qui ont empêché les Anglais et les Hollandais de pénétrer jusque dans le sein du pays, obstacles légers, et qui ne devaient pas leur faire abandonner une si belle entreprise.

» Les bourgades des Zoques ne sont pas grandes ; mais elles sont riches, parce qu’elles recueillent quantité de soie et la meilleure cochenille de toute l’Amérique. On y voit peu d’Indiens dont les vergers ne soient bien plantés des arbres qui fournissent ces deux précieuses marchandises. Ils font des tapis de toutes sortes de couleurs, que les Espagnols achètent pour l’Espagne. Ces ouvrages sont d’une beauté qui pourrait servir de modèle aux meilleurs ouvriers de l’Europe. Les habitans des Zoques sont ingénieux et de belle taille. Le climat est chaud vers Tabasco ; mais l’intérieur du pays jouit d’un air plus tempéré.

» Le pays qu’on nomme les Zeldales, est situé derrière celui des Zoques. Il s’étend de-