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transports de joie. Quantité d’Espagnols voulurent se joindre à lui : on nomme ici les principaux, pour donner plus de facilité à les reconnaître dans le cours de leurs exploits : c’était Jean d’Escalante, Pierre Sanche de Farsan, et Gonzale de Mexia : on vit bientôt arriver Alvarado et d’Avila, qui étaient partis après la flotte, et ce renfort fut d’autant plus agréable à Cortez, qu’ils avaient déjà commandé tous deux dans l’expédition de Grijalva. Alvarado amenait ses quatre frères, Gonzale, George, Gomez et Jean. La ville du Saint-Esprit, qui est peu éloignée de la Trinité, fournit aussi ses plus braves citoyens, tels qu’Alphonse Hermandez, Porto Carréro, Gonzale de Sandoval, Rodrigue de Ranjal, Jean Vélasquez de Léon, parent du gouverneur, et plusieurs autres gentilshommes de la même distinction. Une si belle noblesse, et plus de cent soldats, qui furent tirés de ces deux villes, augmentèrent également la réputation et les forces de l’armée, sans compter les munitions, les armes, les vivres, et quelques chevaux qui furent embarqués aux frais de Cortez et de ses amis. Outre les dépenses communes, il distribua libéralement tout ce qui lui restait de son propre bien entre ceux qui avaient besoin de secours pour former leur équipage. Cette générosité, jointe à l’espérance que ses qualités naturelles faisaient concevoir de sa conduite, lui attacha tous les cœurs par des droits plus forts que ceux du rang et de l’autorité.