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bles, si les preuves n’en avaient été déposées au fisc royal, où les historiens renvoient les lecteurs. Comme son pouvoir était balancé par celui du conseil de la province, le désir de secouer un joug dont il se croyait blessé contribua plus que tout autre motif à la destruction de Sainte-Marie du Darien. Il s’imagina qu’en allant s’établir sur la mer du Sud, l’éloignement pourrait le dérober à l’autorité de ceux qui commanderaient dans Espagnola, et le délivrer de l’obligation qu’on lui avait imposée de prendre les avis du conseil. En 1518, il chargea Diégo d’Espinosa, son alcade-major, de se rendre à Panama, avec ordre d’y bâtir une ville : en même temps il écrivit au roi que le pays où la colonie de Sainte-Marie avait été fondée n’était pas propre pour un grand établissement, et qu’il convenait aux intérêls de l’Espagne de transporter le siége épiscopal à Panama. L’année d’après, ayant reçu des réponses favorables, il envoya ordre à Oviédo, qui commandait alors sur le Darien avec la qualité de son lieutenant, de transporter à Panama tout ce qu’il y avait d’habitans à Sainte-Marie.

C’est vers ce temps que commençait à se faire connaître le plus célèbre défenseur des malheureux Américains, un de ces hommes dont la mémoire ne saurait être trop chérie, dont le nom ne saurait être trop honoré, parce qu’il est de l’intérêt de tous les humains qu’il se trouve de temps en temps de ces âmes