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leurs protecteurs, et sans le consentement desquels il ne serait pas permis de les mettre en prison. Enfin l’on régla qu’outre les dimanches et les fêtes, ils auraient dans la semaine un jour de relâche, et que les femmes enceintes seraient exemptes de toute sorte de travail. Mais en conservant les départemens et les redevances qu’ils payaient au trésor royal, ces règlemens devenaient impraticables ; s’ils eussent pu être suivis, les possesseurs étaient réduits à l’indigence, et ne pouvaient plus payer. Aussi ces lois restèrent sans effet ;

Et le vil intérêt, cet arbitre du sort,
Vend toujours le plus faible aux crimes du plus fort.
Vend toujours le plus faible aVoltaire, Mérope.

L’amiral songeait alors à peupler l’île de Cuba, dans la crainte apparemment que, s’il différait plus long-temps cette entreprise, la cour n’en donnât la commission à quelque autre, et que cette île ne fût encore séparée de son gouvernement. Il choisit Diégo de Vélasquez pour la conquérir et pour y bâtir une ville. Vélasquez était un des anciens habitans d’Espagnola. Il avait occupé les premiers emplois avec honneur sous l’adelantade Barthélemi Colomb ; et sa prudence, accompagnée d’une figure et d’un caractère aimables, lui attirait beaucoup de considération. D’ailleurs il avait tout son bien dans la province de Xaragua, et proche des ports de mer les plus voisins de Cuba. On n’eut pas plus tôt publié