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roi seul ; il ne lui rendit la liberté, à la prière des principaux habitans de la colonie, qu’à condition qu’il s’embarquerait sur le premier vaisseau qu’on ferait partir pour la Castille ou pour Espagnola. Ensuite, pensant à se procurer des secours d’hommes et de munitions, il fit nommer pour cette commission Valdivia, son collègue et son ami, qui devait presser l’amiral au nom de tous les Castillans de la nouvelle fondation. D’un autre côté, il leur représenta qu’il convenait d’informer la cour de leur situation dans la province de Darien, et des richesses qu’ils se promettaient d’y découvrir ; sur quoi Zamudio, son autre collègue, se laissa persuader de passer lui-même en Castille.

Les négociations dans Espagnola eurent tout le succès qu’il s’en était promis. Valdivia revint non-seulement avec des provisions et des hommes, mais avec des lettres de l’amiral, qui promettaient de plus puissans secours à la colonie. Dans l’intervalle, il était arrivé de nouveaux événemens qui avaient beaucoup relevé les espérances de Balboa ; il se hâta d’en donner avis à l’amiral par le même député. Il s’était mis à la tête de cent cinquante hommes, avec lesquels il avait fait des courses dans tout le pays, jusqu’à Nombre de Dios, répandant la terreur de son nom parmi les Américains, et n’accordant son amitié qu’à ceux qui la recherchaient au prix de l’or. Cette expédition lui avait fait rassembler tant de richesses, que le quint du roi, dont Valdivia fut chargé pour