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tres étaient envoyés à l’audience royale de San-Domingo pour en obtenir des secours plus prompts qu’on ne pouvait les attendre d’Espagne.

L’année approchait de sa fin, lorsque Cortez prit ouvertement la résolution d’entrer avec toutes ses forces dans les terres de l’empire, et de remettre la décision de son entreprise au sort des armes. Ses brigantins n’étaient point encore achevés ; mais les troupes de la république et celles de ses alliés avaient déjà pris poste aux environs de Tlascala, et le moindre délai commençait à lui faire craindre les inconvéniens de l’oisiveté. Il assembla ses officiers pour délibérer avec eux sur ses premières opérations : tous les avis se réduisirent à marcher vers Tezcuco. Cette ville étant située sur le chemin de la capitale, et presqu’au bord du lac, on se proposait de s’en saisir et de s’y fortifier pour en faire une place d’armes, avec le double avantage d’y pouvoir attendre les brigantins et d’y être en état de désoler le pays ennemi par des courses. C’était d’ailleurs une retraite assurée dans toutes les suppositions qui pouvaient rendre l’attaque de Mexico difficile, ou faire traîner le siége en longueur.

Le jour suivant fut employé à faire la revue des Espagnols, dont le nombre se trouva d’environ six cents hommes d’infanterie et quarante cavaliers. L’artillerie de campagne consistait en neuf pièces, les plus légères qu’on eût tirées des vaisseaux. Cortez donna tout l’éclat possible à