Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 13.djvu/364

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

aîné du mort, qui avait hérité de tous les sentimens de son père pour les Espagnols.

Ensuite, ne s’occupant que de ses grands desseins, dont il conçut que le succès dépendait de la bonne volonté de ses troupes, il fit publier que ceux qui commençaient à se dégoûter du métier des armes étaient libres de retourner à Cuba sur une partie des vaisseaux qu’il avait sur la côte. Plusieurs soldats de Narvaëz acceptèrent cette offre, et Duéro même suivit leur exemple : Alvarado conduisit jusqu’à bord ceux que la crainte du danger ou l’amour du repos faisait ainsi renoncer à la gloire.

Il ne restait qu’un sujet d’inquiétude à Cortez. Les députés qu’il avait envoyés à la cour d’Espagne ne l’informaient point du succès de leur commission ; et ce long retardement devait lui faire douter qu’ils eussent obtenu toute la faveur qu’il avait espérée. Avant de s’engager dans de nouvelles entreprises, il résolut de faire partir d’autres agens pour solliciter l’expédition des premiers. Ordaz et Mendoza furent destinés au voyage de l’Europe, tandis que d’Avila et Chico reçurent ordre de se rendre à Espagnola. Les deux premiers furent chargés d’une relation en forme de lettre, qui contenait le détail des avantages et des disgrâces qui étaient arrivés aux troupes espagnoles depuis leur premier départ de Zampoala. On y joignit un nouveau présent pour l’empereur, composé de l’or et des raretés qu’on avait pu sauver dans la retraite. Les deux au-