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seule personne aurait tenu lieu d’un grand secours. Un troisième vaisseau, qui arriva plus tard avec quarante soldats, dix chevaux et quantité d’armes et de munitions, était conduit par le capitaine Ramirez. Cette troupe de guerriers prit aussitôt le chemin de Tlascala, où Cortez fut agréablement surpris de leur arrivée. Enfin le hasard amena aussi sur la côte un navire des Canaries, chargé d’arquebuses, de poudre, et d’autres munitions de guerre, avec trois chevaux et quelques passagers qui cherchaient l’occasion de vendre leurs marchandises aux conquérans espagnols. Non-seulement le gouverneur de Vera-Cruz acheta d’eux toute la charge de leur vaisseau, mais il persuada aux officiers d’aller servir dans l’armée de Cortez avec treize soldats qui venaient chercher fortune au Nouveau-Monde.

La joie de tant d’heureux événemens n’empêcha point les officiers espagnols de prendre le deuil à Tlascala pour la mort de Magiscatzin, qui était regardé comme le père de la patrie ; et ce témoignage de sensibilité pour la douleur publique fit tant d’impression sur les sénateurs et sur le peuple, qu’ils prièrent Cortez de remplir la place qui vaquait au sénat. Magiscatzin joignait à cette dignité celle de gouverneur du principal quartier de la ville. Deux charges de cette importance demandant une assiduité qui ne pouvait s’accorder avec les vues de Cortez, il se contenta de faire tomber le choix de la république sur le fils