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par Rodrigue Moreyon de Lobera, tomba de même au pouvoir de la colonie, et ne s’attacha pas moins volontiers au service du général. Bientôt on eut d’autres preuves de l’ascendant que la fortune lui promettait sur ses plus redoutables concurrens. Le gouverneur de Cuba lui avait fourni jusqu’alors du secours par les voies mêmes qu’il voulait employer à sa ruine ; et les efforts de Garay pour usurper une partie de son gouvernement ne tournèrent pas moins heureusement en sa faveur. On doit se rappeler qu’après avoir paru sur la côte de Vera-Crux, les vaisseaux de cet aventurier avaient été repoussés par les Américains de Panuco. Ils ne s’étaient pas rebutés de leur disgrâce. Garay était revenu avec de nouvelles forces : mais la seconde expédition n’eut pas plus de succès que la première. À peine ses gens eurent touché au rivage, que la résistance des Américains les força de rentrer dans leurs navires ; alors, chacun prenant différentes routes, ils coururent pendant quelques jours au hasard ; et, sans s’être communiqué leur dessein, ils vinrent aborder presqu’en même temps à Vera-Crux, où la seule réputation de Cortez les rangea sous ses enseignes. Le premier de leurs vaisseaux, commandé par Camargo, portait soixante Espagnols : le second, qui en avait cinquante avec sept chevaux, était beaucoup mieux armé, sous le commandement de Michel Diaz d’Aux, gentilhomme aragonais, dont la valeur se distingua si singulièrement, que sa