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commandans de l’artillerie, offrirent de tenter l’aventure avec quelques soldats : ils revinrent avec une provision de soufre qui ne demanda point d’autre préparation, pour servir à l’artillerie comme aux arquebuses à mèche.

Pendant qu’il se livrait à ces soins, il apprit que deux vaisseaux espagnols qui apportaient de Cuba un secours d’hommes et de munitions à Narvaëz, avaient été saisis successivement par l’adresse et le zèle de Pedro Cavallero, qu’il avait chargé du commandement de la côte. Le gouverneur de Cuba ne doutant point que Narvaëz ne fût en possession de toutes les conquêtes de la Nouvelle-Espagne, lui envoyait Pierre de Barba, gouverneur de la Havane, le même à qui Cortez avait eu l’obligation du dernier service qui l’avait dérobé aux persécutions de ses ennemis. Cavallero était allé reconnaître son navire ; il avait pénétré le dessein qui l’amenait à l’empressement avec lequel on s’était informé de la situation de Narvaëz ; il avait répondu sans hésiter que ce général était en possession de tout le pays, et que Cortez fuyait à travers les bois avec un petit nombre de soldats qui lui étaient restés. Barba et tous ses gens n’avaient pas fait difficulté, sur cette assurance, d’aller droit à Vera-Crux, où ils furent arrêtés au nom de Cortez ; mais, loin d’en être affligés, ils s’étaient engagés volontairement à le servir ; et Barba obtint bientôt le commandement d’une compagnie d’arbalétriers. Un second vaisseau, conduit