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poussée si vivement, que, malgré le secours des Mexicains, qui avaient fait marcher une partie de leurs forces, Cortez se rendit maître de la capitale du pays, après avoir défait dans plusieurs combats les ennemis de la république et les siens. Il ne lui restait que cent vingt soldats espagnols et seize cavaliers ; mais, laissant à Xicotencatl le commandement des troupes de l’état, il s’était contenté de prendre un corps de huit mille Tlascalans, des mieux faits et des plus résolus, sous des capitaines dont il avait éprouvé la valeur à Mexico. Les Tépéaques, forcés dans le centre de leur puissance, prirent le parti de la soumission, et reconnurent qu’ils s’étaient laissé entraîner à la révolte par les artifices des Mexicains : ils étaient si désabusés des espérances qu’ils avaient conçues de leurs secours, qu’après avoir accepté un pardon général au nom du roi d’Espagne, ils supplièrent Cortez de ne pas abandonner leur ville. Il forma le dessein d’y construire une forteresse, en leur faisant comprendre qu’il ne pensait qu’à les protéger ; mais il voulait s’assurer le chemin de Vera-Cruz par un poste que la nature avait fortifié, et qui pouvait devenir, avec un peu de travail, une ressource pour lui contre tous les accidens de la guerre. On ferma l’enceinte intérieure par des remparts de terre, et pour murailles on n’eut que le roc à couper dans quelques endroits où la pente était moins escarpée. Au sommet de la montagne on éleva une espèce de citadelle qui dominait sur la ville