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Son premier soin fut d’informer les sénateurs de ses exploits et de son retour ; mais la renommée avait prévenu ses envoyés ; et dans le moment qu’ils partaient on vit arriver une députatlon de la république, composée de Magiscatzin, ami zélé de l’Espagne, de Xicotencatl l’aveugle, du général, son fils, et de quelques autres personnes du même rang. Après les félicitations et les caresses, Cortez apprit des députés que, sur le bruit de son retour, la république avait armé trente mille hommes, et qu’elle les aurait envoyés au-devant de lui, si la rapidité de son triomphe leur eût laissé le temps d’exécuter ce dessein, mais qu’il les trouverait prêts à tout entreprendre sous ses ordres. Ils lui offrirent toutes leurs forces avec de nouvelles protestations de zèle et de fidélité. Leur plus vif empressement était de le revoir dans leur ville ; mais ils convinrent d’autant plus aisément de lui accorder quelques jours de repos, qu’ils voulaient faire les préparatifs d’une magnifique réception, telle que l’usage en était établi pour le triomphe de leurs généraux. Il fit éclater à son tour une vive reconnaissance pour ces témoignages d’affection, qui lui paraissaient autant de nouveaux liens par lesquels toute la république s’attachait à lui, et, commençant à juger mal du secours qu’il s’était promis de l’Espagne, il ne désespéra point que celui d’une si brave nation ne pût lui suffire pour tenter régulièrement la conquête du Mexique.