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trop s’approcher. Elles étaient sorties de Tacuba, d’Escapulzaco et de Tenecuyao par l’ordre de l’empereur, pour arrêter les Espagnols jusqu’à la fin des cérémonies funèbres ; et d’abord elles marchèrent à quelque distance, d’où elles ne pouvaient les offenser que par leurs cris ; mais, s’étant jointes à quantité d’autres qui venaient successivement de divers côtés, elles s’approchèrent d’un air si menaçant qu’on fut obligé de faire face pour les recevoir. Cortez étendit autant qu’il put ses gens sur un même front, et mit aux premiers rangs toutes les armes à feu. Dans la nécessité de combattre en pleine campagne, il voulait éviter d’être enveloppé. Ses cavaliers firent des irruptions sanglantes, et refroidirent beaucoup les ennemis ; et les arquebusiers faisant tomber les plus ardens, il n’était incommodé que de quelques flèches qui lui causèrent peu de mal dans l’éloignement ; mais lorsqu’il vit croître le nombre des ennemis, il résolut de s’avancer vers une hauteur sur laquelle il découvrit quelques bâtimens, et qui semblait commander toute la plaine. Ce mouvement fut d’autant plus difficile, que les Mexicains, pressant leur attaque aussitôt qu’ils le virent en marche, l’obligeaient à tous momens de faire tête pour les repousser. Cependant, à la faveur d’un feu continuel, et surtout avec le secours des chevaux, dont la seule vue causait encore de l’épouvante aux ennemis, il arriva heureusement au pied de la hauteur, où il s’arrêta pendant qu’il faisait visiter ce poste, et que