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ritât la confiance de l’empereur, et le charger de ses instructions. Cet expédient ayant paru sans difficulté, on n’eut plus de peine à s’accorder sur le choix du grand sacrificateur. Il sortit, après avoir été soigneusement informé des conditions qu’on désirait pour la facilité du chemin, et de tout ce qui regardait les otages, dont Cortez réglait le nombre et la qualité ; mais on fut désabusé le lendemain en reconnaissant que les ennemis avaient investi le quartier dans une enceinte plus éloignée que les précédentes ; qu’ils faisaient des tranchées et des remparts à la tête des chaussées ; qu’ils rompaient tous les ponts, et qu’ils avaient envoyé des travailleurs en grand nombre pour embarrasser le chemin de Tlascala.

Lorsqu’il ne put lui en rester aucun doute, il revint à sa méthode ordinaire, qui était de bannir l’irrésolution dès qu’il avait connu les obstacles, et de fixer aussitôt le choix du remède. Sans expliquer son dessein, il commença par donner des ordres pour la construction d’un pont mobile de grosses solives et de planches assez fortes pour soutenir l’artillerie. Sur le plan qu’il en fit lui-même, quarante hommes devaient suffire pour le remuer et le conduire aisément ; ensuite, assemblant tous ses officiers, il leur exposa le danger de leur situation, et toutes les voies qu’ils avaient à tenter dans cette extrémité. On ne pouvait être partagé sur la nécessité du départ ; mais on agita long-temps s’il fallait prendre le temps