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des Espagnols. Ils auraient pu fortifier ce poste, s’ils avaient eu assez de forces pour les diviser. On montait par cent degrés à la terrasse du temple, qui soutenait plusieurs tours où les Mexicains portèrent des munitions d’armes et de vivres pour plusieurs jours. Cortez sentit la nécessité de les déloger d’un lieu d’où ils pouvaient l’incommoder beaucoup : tous les délais étant dangereux, il se hâta de faire sortir la plus grande partie de ses gens, dont il forma plusieurs bataillons pour défendre les avenues et couper le passage aux secours. Escobar fut nommé pour l’attaque du temple avec sa compagnie et cent autres soldats d’élite. Pendant qu’on se saisissait des avenues, en écartant les ennemis à coups d’arquebuses, il marcha vers le temple, où il se rendit maître du vestibule et d’une partie des degrés, avec si peu de résistance, qu’il jugea que le dessein des ennemis était de lui laisser le temps de s’engager. En effet, ils parurent alors aux balustrades qui leur servaient de parapets, et leur décharge fut si furieuse, qu’elle força les Espagnols de s’arrêter. Escobar fit tirer sur ceux qui se découvraient ; mais il ne put soutenir une seconde décharge, qui fut encore plus violente. Ils avaient préparé de grosses pierres et des pièces de bois qu’ils poussaient du haut des degrés, et dont la rapidité, croissant par la pente, fit reculer trois fois les Espagnols. Quelques-unes de ces pièces étaient à demi enflammées, par une faible et ridicule imitation des armes à feu. On