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ral étranger leur envoyait le corps de leur empereur massacré par leurs mains, et que ce crime donnait un niveau droit à la justice de ses armes ; qu’en expirant, Montézuma l’avait chargé de la vengeance de cet attentat ; mais que, le prenant pour l’effet d’une brutale impétuosité du peuple, dont les nobles avaient reconnu sans doute et châtié l’insolence, il en revenait encore aux propositions de paix ; qu’ils pouvaient envoyer des députés pour entrer en conférence, et s’assurer d’obtenir des conditions raisonnables ; mais que, s’ils tardaient a profiter de ses offres, ils seraient traités comme des rebelles et des parricides. »

Les seigneurs mexicains parurent avec le corps de Montézuma sur leurs épaules. On remarqua du haut des murs que les séditieux venaient le reconnaître avec respect ; et qu’abandonnant leurs postes, il se rassemblaient tous pour le suivre. Bientôt la ville retentit de gémissemens qui durèrent toute la nuit ; et le lendemain, à la pointe du jour, le corps fut transporté avec beaucoup de pompe à la montage de Chapultepeca, sépulture des empereurs du Mexique, où leurs cendres étaient religieusement conservées.

Les Mexicains n’avaient fait aucun mouvement considérable pendant que l’empereur avait langui de ses blessures ; et Cortez commençait à se flatter que cette suspension d’armes venait du remords de leur crime ; ou