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quoi, la nécessité de mettre les brèches en défense imposa un autre travail qui fit durer la fatigue jusqu’au jour.

Les Mexicains reparurent au lever du soleil ; mais, au lieu de s’approcher des murs, ils se contentèrent d’insulter les Espagnols par des reproches injurieux, en les accusant d’être des lâches qui ne se défendaient qu’à l’abri de leurs murailles. Cortez, qui s’était déjà déterminé à faire une sortie, prit occasion de ce défi pour animer ses soldats. Il forma trois bataillons, deux pour nettoyer les rues de traverse, et le troisième, dont il prit lui-même la conduite, pour attaquer le principal corps des ennemis, qu’on découvrait dans la grande rue. Supérieur aux petites jalousies, il fit l’honneur au brave Ordaz d’imiter la disposition qui l’avait rendu victorieux dans sa retraite. Les trois bataillons, étant sortis ensemble, n’allèrent pas loin sans trouver l’occasion de combattre. Mais l’ennemi soutint cette premiere décharge sans s’étonner. L’action devint fort vive. Les Mexicains se servaient de leurs massues et de leurs épées de bois avec une fureur désespérée. Ils se précipitaient dans les piques et les armes pour frapper les Espagnols aux dépens de leur vie, qu’ils paraissaient mépriser. On avait recommandé aux arquebusiers de tirer aux fenêtres ; mais leurs décharges continuelles n’arrêtant point une grêle de pierres que les Mexicaines avaient trouvé le moyen de faire pleuvoir sans se montrer ; on fut obligé de mettre le feu à