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rasses. Il lui était impossible de faire avertir Cortez de sa situation ; et dans l’opinion où l’on était au quartier qu’il avait assez de forces pour exécuter sa commission, on ne se défia point qu’il eût besoin de secours. Cependant la chaleur des Mexicains ne fut pas long-temps à se ralentir. Leur nombre même leur ôtant l’usage de leurs armes, ils s’étaient avancés avec une confusion qui les livrait sans défense aux coups des piquiers. Ils perdirent tant de monde à la première charge, que, leur retraite devenant aussi tumultueuse que leur approche, ils se précipitaient en arrière les uns sur les autres pour se dérober à la pointe des piques. Les arquebusiers n’eurent pas plus de peine à nettoyer les terrasses. Ordaz, qui n’était venu que pour reconnaître, ne jugea point à propos de pousser plus loin sa victoire ; et, sans faire changer de forme à sa troupe, il chargea si vigoureusement ceux qui l’avaient coupé par-derrière, qu’il s’ouvrit le chemin jusqu’au quartier. Cette action lui coûta néanmoins du sang. La plupart de ses gens furent blessés. Il le fut lui-même, et huit de ses plus braves Tlascalans furent tués sous ses yeux ; mais il perdit qu’un Espagnol.