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ils y avaient déjà donné plusieurs assauts. Le soldat qui apportait cette nouvelle était accompagné d’un messager impérial chargé de représenter qu’il n’avait pas été au pouvoir de l’empereur d’arrêter l’emportement des rebelles, et non-seulement d’assurer Cortez qu’il n’abandonnerait point Alvarado et les Espagnols, mais de presser son retour à Mexico, comme le seul remède qu’on pût apporter au désordre. Soit que ce prince fût alarmé pour lui-même, ou que son inquiétude ne regardât que ses hôtes, cette démarche ne laissa aucun doute de sa bonne foi.

On n’avait pas besoin de délibération pour se déterminer dans une conjonction su pressante ; les anciens et les nouveaux soldats de Cortez firent éclater la même ardeur pour se rendre à Mexico, et incident, qui servait de prétexte pour éviter le partage de l’armée, fur regardé comme un présage de la conquête de l’empire, dont la réduction devait commencer par la capitale. Rangel fut laissé à Vera-Cruz en qualité de lieutenant de Sandoval, avec une assez forte garnison, ce qui n’empêcha point que dans la revue des troupe il ne se trouvât encore mille hommes d’infanterie et cent cavaliers bien armés. Cortez leur fit prendre différentes routes pour ne pas incommoder les peuples. On arriva le 17 juin à Tlascala, où le sénat, toujours animé contre les Mexicains, offrit toutes ses forces pour la délivrance d’Alvarado ; mais Cortez, qui crut