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pour une fausse alarme, quelques soldats inquiets s’étaient mis en mouvement. Cortez, qui s’en aperçut, ne balança point à les attaquer avant qu’ils eussent le temps de se reconnaître. Il donna le signal du combat, et Sandoval entreprit aussitôt de monter les degrés du temple. Les canonniers de garde entendirent le bruit, et mirent le feu à deux ou trois pièces qui donnèrent sérieusement l’alarme. Les tambours succédèrent au bruit du canon. On accourut de toutes parts, et le combat se réduisit bientôt aux coups de piques et d’épées. Sandoval eut beaucoup de peine à se soutenir dans un poste désavantageux, et contre une troupe plus nombreuse que la sienne ; mais Odid vint à propos le secourir, et presque aussitôt Cortez, ayant laissé son corps de réserve en bataille, parut l’épée à la main, se jeta dans la mêlée, et s’ouvrit un passage où tous ses gens se précipitèrent après lui. Les ennemis ne résistèrent point à cet effort : ils abandonnèrent les degrés, le vestibule et l’artillerie. Plusieurs se retirèrent dans leur logement, et les autres allèrent se rassembler à l’entrée de la principale tour, où l’on combattit long-temps avec une égale valeur.

Narvaëz parut alors : il avait employé quelque temps à s’armer ; mais on convient qu’en se présentant au combat, il fit des efforts extraordinaires pour ranimer ses gens, et qu’il marqua de l’intrépidité au milieu du danger : elle alla jusqu’à le mettre aux mains avec les soldats de Sandoval ; mais il en reçut dans le