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l’honneur de Cortez, se vit dans la nécessité de retourner sur ses pas : Olmédo le suivit. Narvaëz les eût fait arrêter, si la plupart de ses officiers, offensés de voir traiter si mal un homme du mérite et du rang de Vélasquez, ne s’y fussent opposés avec beaucoup de chaleur. Ce mécontentement passa bientôt des capitaines aux soldats : ils s’expliquèrent si librement sur le peu de soin qu’on prenait de justifier leur conduite dans cette guerre, que Narvaëz n’osa résister au conseil qu’on lui donna d’envoyer promptement après Vélasquez pour lui faire quelques excuses, et pour apprendre de lui quelles étaient les propositions qu’on avait refuse d’écouter. Duéro fut choisi pour cette commission : mais, n’ayant pu le joindre sur la route, il prit le parti de le suivre jusqu’au camp de Cortez, qu’il trouva prêt à changer de poste, dans la résolution de commencer la guerre. Son arrivée fit renaître quelque espérance de paix. Cortez le reçut comme son ami. Dans plusieurs conférences qu’ils eurent ensemble, il s’ouvrit avec tant de franchise sur le désir qu’il avait d’adoucir Narvaëz, dont l’obstination était l’unique obstacle à l’accommodement, que Duéro, charmé de le voir agir si noblement avec un ennemi déclaré, proposa une entrevue entre les deux généraux, comme le seul moyen d’abréger des difficultés dont la fin paraissait fort éloignée. Cette proposition fut acceptée avec joie. Tous les historiens conviennent que, Duéro étant retourné à Zampoala avec la parole de