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protection, et de veiller à leur sûreté en continuant son séjour dans leurs quartiers. Si cette promesse était sincère, comme on eut lieu de le croire ensuite, il fallait que ce Montézuma, que l’on peint si fier, eût dans le caractère cette espèce de bonté qui va jusqu’à la faiblesse, ou que Cortez eût sur lui un ascendant qui tient du prodige.


CHAPITRE III.

Cortez quitte Mexico pour aller combattre Narvaëz.
Il revient vainqueur.

Les Espagnols prirent leur chemin vers Cholula, où ils furent reçus avec de grandes marques d’affection. De là, s’étant rendus à Tlascala, ils trouvèrent, à quelque distance de cette ville, le sénat et la noblesse qui s’étaient assemblés pour venir au-devant d’eux. Il semblait que Cortez eût acquis un nouveau mérite aux yeux de ces fiers républicains, par l’humiliation de Montézuma.

Cortez se rendit à grandes journées sous les murs de Motaliquita, bourgade alliée, à douze lieues de Zampoala, où Sandoval arriva presqu’en même temps avec sa troupe et quelques soldats de l’armée de Narvaëz, que la violence exercée contre d’Aillon en avait détachés. Cortez apprit d’eux le désordre qui ré-