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Corogne, où les états de Castille avaient été convoqués. Ils jugèrent avec prudence qu’une affaire de si grand poids ne devait pas être traitée dans l’agitation d’un voyage ; et s’étant informés de la marche de l’empereur, qui devait aller prendre congé de la reine Jeanne sa mère, après la tenue des états, et passer quelque temps avec elle pour se rendre ensuite en Allemagne, où il était appelé par les cris de l’empire, ils résolurent de l’attendre à Tordesalas, séjour ordinaire de cette princesse. Dans l’intervalle, ils employèrent le temps à visiter Martin Cortez, père de Fernand. Outre la satisfaction de le consoler par de glorieuses nouvelles, qui devaient lui causer autant de joie que d’admiration, ils avaient pensé que, s’ils pouvaient l’engager à se rendre à la cour avec eux, la présence de ce vénérable vieillard donnerait beaucoup de force aux demandes de son fils. En effet, l’ayant déterminé à les accompagner, ils ne trouvèrent que de la faveur dans leur première audience. Un heureux incident servit encore à lever les difficultés. Les officiers de la Contractacion n’ayant osé comprendre dans leur saisie le présent qui était destiné à l’empereur, il arriva précisément à Tordesillas dans le temps que les envoyés de Cortez avaient choisi pour s’y présenter. Cette conjoncture les fit écouter avec d’autant plus de plaisir, que toutes les merveilles qu’ils avaient à raconter étaient soutenues par des témoignages présens. Ces bijoux d’or, aussi