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moyen de leur faire assez adroitement, était en effet ce qu’il y avait de plus propre à flatter leur avarice et leur ambition. Aussi Cortez parut-il extrêmement satisfait de se voir offrir ce qu’il n’aurait osé demander. Il pénétra néanmoins l’artifice ; mais, quelles que pussent être ses vues, sur lesquelles il ne s’était encore ouvert à personne, il prit le parti d’accepter les avantages qu’on lui présentait, sans renoncer au fond de son entreprise, sur lequel il remettait à s’expliquer après l’arrivée des ordres qu’il attendait d’Espagne. Montézuma ne différa point à faire rassembler ses caciques : ils se rendirent dans l’appartement qu’il occupait au quartier des Espagnols. Diaz assure qu’il eut avec eux une longue conférence, à laquelle Cortez ne fut point appelé, pour les disposer apparemment à goûter ses propositions ; mais, dans une autre assemblée, où il tenait la première place après l’empereur, avec ses interprètes et quelques-uns de ses capitaines, Montézuma fit une courte exposition de l’origine des Mexicains, de l’expédition dès Navatlaques, des prodigieux exploits de Quézalcoatl, leur premier empereur, et de la prophétie qu’il leur avait laissée en partant pour la conquête des pays orientaux. Ensuite, ayant établi comme un principe incontestable que le roi d’Espagne, souverain de ces régions, était le légitime successeur de Quézalcoatl, promis tant de fois par les oracles, et désiré si ardemment de toute la nation, il conclut qu’on devait recon-